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Oktob' rivé...

Patrick Odent-Allet
24 septembre 2018
Octobre, mois du créole. Manioc et la BU des Antilles apportent leur contribution au Mois du créole 2018...
Anciens tissus caraïbes
Anciens tissus caraïbes

Depuis 1983, octobre est, partout dans le monde, le Mois du créole. Un seul chiffre suffit à donner une portée internationale à cet élément du patrimoine culturel immatériel célébré chaque année : il existe aujourd’hui de par le monde près de 20 millions de créolophones à base lexicale française. Très actifs dans la célébration de cet événement, les créolophones du Canada nous livrent, sur un site Internet dédié, moult informations éclairantes, comme par exemple l'origine de ce « Créole Day » reconnu et parrainé par l'UNESCO.

La bibliothèque universitaire du campus de Schoelcher, selon une tradition bien établie et fort courue, contribue au Mois du créole a sa manière en accueillant dans ses murs le « Festival Contes et Musique dans la cité », qui fête cette année sa 12ème édition. Selon l'usage adopté par ce festival, l'affiche réunit conteurs créolophones et francophones. Mardi 9 octobre à 18h45, Jean-Claude DUVERGER et ROBERT SEVEN-CROWS BOURDON se partageront ainsi les honneurs du plateau. Le premier, conteur et comédien martiniquais, est une figure réputée de la vie culturelle de notre territoire. « Quand je suis devenu un « diseur de contes », j’ai voulu les mettre  surtout  au service des miens. J’ai dit ce que je voulais dire à travers ce que l’on appelle maintenant le conte contemporain ou le conte social. J’ai choisi de conter la réalité...», dit-il. Le deuxième, pour sa part, puise dans l'imaginaire métissé de sa double culture acadienne et amérindienne la force de ses contes et légendes qu'il accompagne au tambour ou à la guitare. « Pour les Premières Nations, le conte a toujours été la fondation orale de la transmission de la culture », souligne-t-il. Plus d'informations sur cette soirée sur le site de la BU.

Extrait d'Affaire Galmot 1928

Parmi les ressources en créole dans Manioc, signalons « Mé Papa Galmot nous », chant de soutien fervent composé par les partisans de Jean Galmot. Mais qui était ce Galmot qui suscita un tel élan d'inspiration vernaculaire ?

Aventurier et homme d'affaires français aux valeurs humanistes et progressistes, élu député de la Guyane en 1919, son ascension politique, aiguisant les haines de ses adversaires, se fracassa sur « l'Affaire des rhums » -une imputation d'escroquerie autour du commerce des rhums fournis à l'armée qui, après sa détention dans une prison française, se solda par un non-lieu. La ferveur autour de cet homme politique qui dérangea quelques intérêts établis dans cette Guyane dont il s'était éprise, culmina au moment de « l'Affaire Galmot ». A la suite de l'épisode des rhums rapporté plus haut, Galmot tenta un retour en politique en Guyane à la faveur d'élections législatives mais mourût brutalement dans des circonstances suspectes, pour le plus grand bénéfice de ses adversaires. A l'issue des violences qui marquèrent, à Cayenne, l'annonce du décès, des émeutiers furent jugés en métropole, puis acquittés, avec comme avocat le jeune Gaston Monnerville qui fit de ces assises un procès politique : celui du colonialisme...

Outre ce chant en créole, cette affaire suscita une large production de tracts, papiers de propagande, écrits officiels ou militants recensés dans le dossier Affaire Galmot accessible sur Manioc. Le portail de revues scientifiques en accès libre OpenEdition, présente un extrait d'ouvrage, intitulé « Jean Galmot guyanais », qui complètera vos connaissances sur ce personnage singulier.

Pour accompagner ce Mois du créole 2018, nous vous proposons en outre, ci-dessous, une sélection de vidéos disponibles sur le site de votre bibliothèque numérique préférée. Manioc, i bon memm !

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