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Les Fables de Marbot. La Fontaine en créole

Patrick Odent-Allet
13 septembre 2011
C'est la rentrée ! L'occasion de s'attarder sur un classique des programmes scolaires, Les Fables de La Fontaine, lesquelles illustrent jusque dans nos terres de métissage les métamorphoses que peuvent revêtir à travers le temps, dans des cultures différentes, des œuvres du patrimoine de l'humanité.
Première page du livre Les Bambous, traduction en créole des fables de La Fontaine
Les bambous : fables de La Fontaine, travesties en patois créole / par un vieux commandeur (source : Gallica)

Essentiellement inspirées d'Esope, les Fables de La Fontaine empruntent aussi pour partie à la tradition indienne (fables du Pañchatantra). C'est ce même talent de réécriture et d'adaptation aux réalités de son temps qui conduisit en 1846 le colonial François Marbot à publier Les Bambous, Fables de La Fontaine travesties en patois créole par un vieux commandeur, consultable sur Gallica.

Ainsi que le rappellent Chamoiseau et Confiant dans leurs passionnantes « Lettres créoles » (Gallimard, 1999, pp. 100-106), comme les maîtres croyant pouvoir contenir les révoltes d'esclaves par la lecture d'extraits de la Sainte Bible prêchant la soumission, l'esclavagiste « Marbot destinait sans doute ses fables à un usage semblable ». Ce recueil fort opportun n'en constitue pas moins « la première tentative d'élaboration d'un véritable livre entièrement en créole » (ibid.).  

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