billets

A l'abordage !

Pamphile Isch Manessa Nodin
26 février 2013
Les pirates de la Caraïbe : un rappel sur la pratique de la piraterie dans la Caraïbe... Les eaux caribéennes évoquent pour beaucoup la mémoire des actes de piraterie. Sur ses étagères virtuelles, la bibliothèque numérique Manioc conserve des images relatives aux faits et méfaits de ces adeptes du brigandage maritime. Ceux-ci ont donné naissance à une descendance fictive de renom, nourrissant amplement l’imaginaire collectif.
Dessin des corsaires qui s'apprêtent à attaquer le bateau d'un adversaire
Corsaires à l'abordage (source Manioc)

Dans la Caraïbe, la piraterie a connu son âge d’or entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Cette activité consistait avant tout à piller les navires marchands en transit entre l'Europe et les Amériques. Pour la plupart, les victimes de ces assauts portaient pavillon espagnol. En effet, l’or du continent sud-américain sous contrôle de la couronne de Castille était source de convoitise pour les autres royaumes européens (principalement l’Angleterre, la France et la Hollande).

De la confusion des genres

 

Entre le corsaire, le boucanier, le flibustier et le pirate, la confusion est souvent faite. Cela est sans doute dû à la fréquence et à la facilité du passage entre ces activités. Pourtant, il existe bien des nuances entre elles.

 

Gravure représentant un navire corsaire

 

 

Le corsaire est mandaté par une lettre patente de son souverain l’autorisant à attaquer, uniquement par temps de guerre, les flottes battant  pavillon d’Etats ennemis. Arme économique, son usage répandu de la fin du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle tentait par ces escarmouches de faire plier la toute puissance de l'Empire espagnol. Les liens avec le circuit commercial « normal » étaient indispensables à l'écoulement des marchandises. Il y a donc une nuance assez légère entre la « course » et la « piraterie », qui ne tenait parfois qu'à un papier officiel. Mais généralement, il semble que les corsaires aient privilégié le rançonnement au massacre. 

 

Gravure représentant un affrontement entre les Espagnols et les pirates au Panama
Encuentro de los españoles contra los pirates. Ciudad de Panama (source : Manioc). Domaine public

 

 

Le pirate a une liberté totale dans le choix de ses victimes, et n'hésitera pas le cas échéant à attaquer ses propres compatriotes. Véritable bandit, ses proies ne se limitent pas aux bateaux et il s'en prend aussi aux villes côtières. Les considérations de tutelle sont moins strictes, et la plupart des pirates sont indépendants. Cela n'empêche pas une hiérarchisation au sein des navires pirates, où les capitaines se doivent de maintenir l'ordre sous peine de voir leur équipage se mutiner.

 

Gravure représentant un boucanier en train de faire boucaner un animal

 

 

Le boucanier est avant tout un chasseur de bétail (bœuf, cochon sauvage), domicilié autour de Saint-Domingue. Les communautés de boucaniers ravitaillent souvent en viande les équipages pirates de passage et peuvent à l’occasion participer à des expéditions. A noter qu'ils popularisèrent la viande « boucanée » après en avoir appris la technique auprès des amérindiens.

 

Image représentant des affrontements en mer entre flibustiers et navires espagnols

 

 

Quant au flibustier, c'est une sorte d'hybride entre corsaire et pirate. Installés sur l'île de la Tortue au large de Saint-Domingue, les flibustiers ont d'abord prétendu piller les espagnols au nom de leurs rois respectifs. Finalement, les aléas de la politique européenne et les difficultés à se maintenir légalement dans la Caraïbe ont orienté la plupart d'entre eux vers la piraterie. Linguistiquement, le terme évolue de corsaire au XVIIe siècle, à escroc au XVIIIe siècle !

Pirates des Caraïbes

 

Portrait gravé de Sir Francis Drake

 

 

Peut-être avez déjà entendu parler d'Henry Morgan et de Francis Drake. Ces deux corsaires d'Albion ont « travaillé » respectivement sous les ordres d'Elisabeth I et Jacques II d'Angleterre. Piraterie, esclavage, pillage de villes et de vaisseaux ont été leurs occupations. 

Portrait gravé d'Henry Morgan

 

Références bibliographiques 

 

Pour aller plus loin, voici quelques ouvrages disponibles dans les rayons des bibliothèques de l'Université des Antilles et de la Guyane.

 

Seymour, Jean-Jacques - Les chemins de proies, une histoire de la flibuste ; Ibis Rouge, 2010.

Disponible à la BU Guyane, à la BU Pointe à Pitre et à la BU Martinique : 910.45 SEY.

 

Ducoin, Jacques - Barbe-Noire et le négrier « La Concorde » ; Glénat, 2010. 

Disponible à la BU Saint-Claude et à la BU Martinique : 910.45 DUC.

 

Oexmelin, Alexandre-Olivier - Histoire des aventuriers, des flibustiers et des boucaniers d'Amérique ; PRNG, 2009. 

Disponible à la BU Pointe à Pitre : 910.45 EXQ.

 

Woodard, Colin - The republic of pirates being the true and surprising story of the Caribbean pirates and the man who brought them down ; Harcourt, 2008.

Disponible à la BU Martinique : 972.9 WOO.

 

Ramseier, Mikhaïl W. - La voile noire, l'incroyable aventure des pirates et des flibustiers ; Favre, 2006.

Disponible à la BU Pointe à Pitre et à la BU Martinique : 910.45 RAM.

 

Moreau, Jean-Pierre - Pirates, flibuste et piraterie dans la Caraïbe et les mers du Sud ((1522-1725) ; Tallandier, 2006.

Disponible à la BU Martinique : 909.6 MOR.

 

Lapouge, Gilles - Pirates, boucaniers, flibustiers ; Ed. du Chêne, 2002.

Disponible à la BU Pointe à Pitre : 972.9 LAP.

 

Présenté par Moreau, Jean-Pierre - Un flibustier français dans la mer des Antilles ; Payot & Rivages, 2002.

Disponible à la BU Pointe à Pitre et à la BU Martinique : 910.4 FLI & 972.9 FLI.

Bonne lecture !

Gravure représentant  la prise de Carthagène par les corsaires de Saint-Domingue

 

Mots clés

Laisser un commentaire

champs obligatoires *