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Focus Manioc : François Claude Amour du Chariol, Marquis de Bouillé

Carolyn Pancaldi
25 avril 2016
A l'occasion de notre jeu Sav ? Pa sav ?, Manioc vous propose un focus sur l'auteur de la célèbre chanson « Adieu foulard, Adieu madras » : le marquis de Bouillé, qui a été un haut personnage du gouvernement des colonies de la Guadeloupe et de la Martinique au XVIIIe siècle.
Portrait du marquis de Bouillé
Image tirée de l'ouvrage : « Histoire de la Martinique : à l'usage des cours supérieur et complémentaire des écoles primaires » (Source : Manioc)

François Claude Amour du Chariol naît le 19 novembre 1739 au Château de Cluzel en Auvergne. A huit ans, il perd ses parents et est élevé par son oncle, Nicolas Joseph. Ce dernier n'est autre que le premier aumônier de Louis XV, qui deviendra plus tard évêque d'Autun.
A l'âge de 14 ans, il débute sa carrière comme cadet au régiment de Rohan-Rochefort. Il s'illustre dans plusieurs combats en Allemagne durant la guerre de Sept ans, notamment à la bataille de Grunberg (mars 1761). Le 22 mars 1761, il est chargé de porter au roi les drapeaux prit à l'ennemi et reçoit le brevet de colonel.
En 1765, il devient mestre de camp (grade équivalent de colonel) et est envoyé en Martinique avec le régiment de Vexin (1768).
En 1768, bénéficiant de l'appui du gouverneur de Martinique Ennery, il succède au comte de Nolivos comme gouverneur de la Guadeloupe. Dès son arrivée, il prend parti pour une séparation nette des gouvernements de Martinique et de Guadeloupe.

En mai 1777, il succède au comte d'Argout comme lieutenant général de la Martinique et de Sainte-Lucie et chevalier de Saint-Eustache le 1er janvier 1784. Bouillé s'empare de l'île de la Dominique le 6 septembre 1778. Profitant de la présence de trois frégates et d'une corvette, il mobilise 18 corsaires, des milliers de volontaires et des miliciens, blancs et de couleur, pour appuyer les régiments du Viennois. L'opération se déroule avec succès. Bouillé nomme Du Chilleau comme gouverneur de la Dominique. Cette victoire lui vaut un brevet de maréchal de camp le 27 octobre 1778.  De juillet 1777 à avril 1783, il est nommé lieutenant général des îles du Vent. Il réorganise la milice et créé un corps expéditionnaire composé de martiniquais de toutes origines, corps redouté par les anglais. Nommé en mai 1785, commandant en second des Trois-Évêchés, en 1789, il se voit attribuer en tant que commandant en chef, l'Alsace, la Lorraine, La Franche-Comté et, plus tard, le commandement de l'armée de Meuse, Sarre et Moselle où il fait respecter la discipline par des actes en vigueur. En 1791, Louis XVI le choisit pour le seconder et protéger son départ secret de Paris. Ce projet ayant échoué à Varennes, Bouillé se réfugie à Coblentz. Poursuivi par les révolutionnaires, il émigre à Londres où il décède le 14 novembre 1800.

Ouvrage numérisé :  François Claude Amour du Chariol, Adieu foulard, adieu madras

Sur le catalogue collectif des périodiques Caraïbe - Amazonie :

  • J-C. Nardin, Tobago, Antilles françaises (1781-1793), Les Annales des Antilles : bulletin de la Société d'histoire de la Martinique, n°14, 1966, p. 9-104.
  • Gérard Lafleur, Saint-Eustache aux XVIIe et XVIIIe siècle, Bulletin de la Société d'histoire de la Guadeloupe, n°130, p. 27-45.
  • Jacques Petit Jean Roget, Saint-Christophe, première des îles françaises d'Amérique,  Les Annales des Antilles : bulletin de la Société d'histoire de la Martinique, n°24, 1982, p. 3-56.
  • Jacques Petit Jean Roget, La guerre de sept ans à la Martinique (1756-1763), Les Annales des Antilles : bulletin de la Société d'histoire de la Martinique, n° 28, 1991, p. 67-88.
  • Jacques Adélaïde-Merlande, Guadeloupe et Saint-Thomas (1795-1789). Etude sur les relations de janvier 1795 à la mi-août 1798, d'après la correspondance des autorités républicaines de la Guadeloupe, Bulletin de la Société d'histoire de la Guadeloupe, n° 56, 01-04-1983, p. 3-17.

Sur Gallica : 

 

    Bonne lecture ! 

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